Chronique des luttes (10) : Le droit aux droits en 2023

Nous vivons une époque peu commune : alors que nous manquons de médecins, de soignants, d’enseignants, d’artisans et, en fait, de tout nous apprenons de la bouche de monsieur Macron lors de sa dernière cérémonie de vœux en date que nous manquons également de… chômeurs…

Les vœux du président de la France pour 2023. Il dit des choses intéressantes...
C’est pas nous qui le disons, c’est lui !

Un monde formidable !

Monsieur Macron a encore trouvé le moyen de nous la bailler belle lors de sa lénifiante cérémonie des vœux. En effet, ainsi que l’atteste la capture d’écran juste au dessus le chômage est au plus bas depuis des lustres. Évidemment, sa pudeur et son humilité l’ont empêché de le dire explicitement mais son action en la matière est la première responsable de cette excellente nouvelle.

Bizarrement, il faut bien dire que cette nouvelle était passée inaperçue dans un pays où il est très aisé d’entendre une cinquantaine de fois dans la journée que « les gens ne veulent plus bosser ». Sur BFM, CNews, le Point et tous les médias des milliardaires c’est le sempiternel refrain mais alors que se passe t-il ? Les français auraient retrouvé goût à l’effort et seraient enfin enclins à soulever des montagnes ? Peut-être, qui sait…

Mais du coup, s’il y a moins de chômeurs c’est qu’il y a plus d’actifs grâce aux vertus de la politique éclairée de monsieur Macron, président de la France. Nous devons alors constater avec joie que de nombreux commerces ont ré-ouvert, que les soignants affluent dans les hôpitaux et les néo-enseignants se bousculent pour entrer dans la grande et belle maison qu’est l’Éducation Nationale… Non ? Ah bah… non !

A moins que…

Alors là c’est simple, deux solutions : soit la France est en voie de dépeuplement massif et violent, soit une espèce extra-terrestre nous a sournoisement envahie et kidnappe à la fois les salarié-e-s de ce pays et les chômeurs. A moins que…

A moins que cette baisse du nombre de chômeurs ne soit pas liée à un retour à l’emploi mais à une perte de droits. Dans un pays qui fait de la privation de droits un sport national qu’y aurait-il d’étonnant à cela ? Le nombre de radiations mensuelles bat tous les records et ce sont pas moins de 58 000 chômeurs qui ont été radiés rien qu’en novembre dernier.

Mais que reste t-il aux chômeurs radiés me direz-vous ? Eh bien un RSA, lui même en cours de rabotage, et qui est, dans le « projet » de monsieur Macron, un retour à l’emploi mais sans le salaire qui va avec. 15 heures hebdomadaires obligatoires pour toucher une allocation d’environ 400 euros, alors qu’on était initialement en recherche d’emploi…

Uber de tout le pays, unissons-nous !

La privation de droits aujourd’hui concerne tout le monde ou presque dans ce pays : les chômeurs donc mais aussi les allocataires du RSA, les enseignants contractuels dans l’Éducation Nationale, les ubérisés de toute sorte, dans la restauration, l’aide à la personne ou autre… Voilà la vrai leitmotiv pour tous en 2023 : le droit aux droits ! Chômeurs, Allocataires du RSA, Retraités, Contractuels, emplois sous-payés, temps partiels imposés unissons nos forces, apprenons à nous connaître pour gagner ensemble le droit aux droits !

Et pour cela commençons par nous connaître, nous écouter, partager et échanger. Pour cela, un premier acte peut avoir lieu pas plus loin qu’à Saint-Ouen-les-Vignes le 26 janvier avec une conférence gesticulée qui permettra à toutes les personnes présentes de mieux comprendre les mécanismes de la soumission et de l’aliénation mis en place pour celles et ceux qui sont privés d’emploi.

 

flyer de la conférence gesticulée "chômeurs en miettes"



Liens

La privation de droits à travers l’exemple de l’éducation nationale, cliquer ici.

Décrypter le discours dominant contre les pauvres en cliquant ici.

Le dossier de Médiapart sur la mise en œuvre de la réforme de l’assurance-chômage (abonnement obligatoire), cliquer ici.

Un article de FranceInfo, cliquer ici.

One thought on “Chronique des luttes (10) : Le droit aux droits en 2023

  1. Très juste ton analyse. Bidouiller avec les chiffres, voilà une technique bien ancienne poir un « Monde d »après »…
    Toujours les même formules, et les mules forment un gouvernement.
    C’est pas sympa pour les ânes.
    Dans la b.d Le choix du chômage, la nécessité pour le gouvernement d’avoir un vivier de travailleurs précaires est très bien expliquée.
    Promis, après la fin des travaux, j’écris une chronique là dessus et sur la société de notation.
    Bises l’ami et bravo pour ce texte!

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